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La nuit à Porto
Voiles abattues, vides de futailles
les derniers "rabelos" dorment sur le Douro
Insectes desséchés, épinglés là
immobiles
et le grand pont de fer qui tient le ciel
c'est la margelle d'un puits noir
un puits du ciel vers les étoiles,
dans
une nuit sans fond
Dans le chais obscur, la fille envoie la vidéo
Sur le mur blanchi à la chaux, tremble un vieux film sépia
les rabelos descendaient le fleuve, chargés chacun
de neuf grandes barriques
trois hommes sur la plate forme, rivés au gouvernail, arc-boutés
secousses, tourbillons, un dard géant, énorme godille fouille
les remous il y avait encore des rapides que les barrages depuis ont abolis
Sur l'autre écran,
les
cuisses des filles dans la vendange
gros plans sur le jus rouge qui monte haut
jamais rien vu d'aussi beau !
que ce liquide qui retombe en langues épaisses sur les peaux dorées
!
De l'air vite
les embruns de la mer
le vent
des odeurs de poissons !
Penchées sur le vin noir du fleuve,
les
maisons de Porto et celles de Gaia
n'en finissent pas de se rejoindre par dessus le Douro
deux rives qui basculent l'une vers l'autre.
Quand il parlait du fado de Lisbonne, Armando disait toujours :
"le
fado d'Amalia"
Comme deux chats sur des murets de pierres éclairés par la lune Deux carcasses de bateaux, tapies sur le rivage
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