Lettres d'estuaires
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À la gloire de Jaufré Rudel, prince de Blaye



Fidèle troubadour de la belle Aliénor,
Il fut en Bordelais, témoin de son mariage
Avec le roi Louis, seigneur venu du nord.
Le château des Rudel était son apanage,
Au sein de la citadelle,œuvre du grand Vauban,
On trouve encor' de ce château de nobles traces...
Jaufré vagabondait, tout en ses vers chantant.
Il gagna Vézelay, parmi la populace
Qu'haranguait Saint Bernard, ardent prédicateur
De la sainte Croisade, qui suivrait la première,
Pour libérer Jérusalem des " imposteurs ".
Jaufré rencontra là un ami de son père
Qui pleurait son amour et voulait repartir
Afin de sanctifier l'âme de Sarrasine,
Vers la terre d'Orient - merveilleux souvenir
d'où il avait jadis ramené la gamine.
Jaufré, pour le calmer, créa " L'amor de lonh ",
Un merveilleux poème apaisant toute peine
En suggérant vers l'Orient un prompt retour,
Vers la Jérusalem, " la princesse lointaine "
Au lieu de s'abîmer, en geignant vainement.

Rostand,de l'historique fait, tira fortune
En jouant sur les mots et les sentiments
Du peuple, impressionné par la douleur posthume
Du seigneur vieillissant...
...Jaufré voulait la paix
Sur terre et dans les cœurs,. Avec l'âme sereine
Il prit, avec sa reine, le chemin qui menait,
A travers maints pays, vers la cité lointaine
Où Jésus, le prophète, avait trouvé la mort...
C'est en Asie Mineure, après mainte embuscade,
Qu'ils trouvèrent l'oncl' cher au cœur d'Aliénor.
A Edesse, à l'issue de la prime croisade,
Il avait installé un royaume occitan.
Et tous les troubadours pour célébrer leur reine
Qui cocufiait Louis - entonnèrent leurs chants:
Virelais et balades, vieux " dits " et cantilènes...

Jaufré ne mourut pas auprès d'une princesse
L'espérant ardemment aux murs de Tripoli
N'atteint jamais ce lieu, séjourna à Edesse,
Puis, les croisés vaincus, s'en revint au " péis "
Il vécut, serein, admirant l'Estuaire,
Son flux et son reflux qui l'animait toujours.
En son château, reçut Henri II d'Angleterre
Et pour son Aliénor, y ouvrit " cour d'amour ".
Il nous restent de Jaufré de merveilleux poèmes
Dans notre langue d'Oc, qui rejaillit enfin.
Sous le joug des français, connut péril extrême
Mais Jaufré la maintient sur le sol aquitain.

© C. Bardeau

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