Pollution par les métaux


Le cadmium est, avec le zinc, responsable d’une pollution résiduelle de cet estuaire relativement épargné par l’industrie.

Le Riou-mort

Il faut chercher l’origine de ce métal dans une mine de zinc du Massif Central, au niveau du bassin de Decazeville. Les eaux de lessivage, enrichies en cadmium, arrivent dans le Riou-Mort, sont collectées par le Lot puis la Garonne et, finalement, le polluant se retrouve dans la Gironde.

Après un tel parcours on pourrait penser qu’il y a dilution du polluant. En réalité, le bouchon vaseux estuarien joue le rôle de réservoir pour le cadmium qui se fixe sur les particules les plus fines.
L’augmentation progressive de la salinité dans l’estuaire provoque la dissolution de ce cadmium sous forme de chlorures dissous. Dans les années 80, il a été calculé que sur les 25 tonnes apportées annuellement par la Garonne, environ 5 % sont stockées dans les sédiments de la Gironde. Le reste est principalement expulsé sous forme dissoute vers le plateau continental.

Les huîtres et les moules qui se développent naturellement à l’embouchure, se nourrissent en filtrant l’eau. Leurs branchies retiennent les particules alimentaires mais aussi les ions métalliques. Or un seul lamellibranche filtre plusieurs litres d’eau de mer par heure.
C’est dans les huîtres sauvages de la Gironde que la teneur en cadmium est la plus élevée de tout le littoral atlantique français (50 à 100 µg par gramme de chair sèche, données du Réseau national d’observation de la qualité du milieu marin, RNO). La récolte de ces huîtres est désormais interdite.

L’intoxication chronique se traduit par des manifestations pathologiques dont les plus fréquentes sont de nature respiratoire et rénale (maladie dite de « Itaï-Itaï » au Japon). Le cadmium entraîne également un dérèglement du métabolisme du calcium.