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Werner Söllner


l'auteur | ses écrits | traduction en chantier

   

Né en Roumanie en 1951, Werner Söllner fait des études d'allemand, d'anglais et de physique à
l'Université de Klausenburg. Après avoir exercé brièvement le métier de professeur, Werner Söllner devient directeur de collection dans une maison d'édition de livres pour la jeunesse à Bucarest.

Opposant au régime de Ceaucescu, il quitte la Roumanie en 1982 et s'installe en l'Allemagne où il vit près de Francfort. Il est alors écrivain, journaliste et traducteur.
En 1993, il obtient la chaire de poésie de l'Université de Francfort. Werner Söllner publie principalement des volumes de poésie. Il a reçu de nombreux prix en Roumanie et en Allemagne. Il est fréquemment associé à la "littérature allemande de Roumanie" ("rumäniendeutsche literatur"), groupement bien spécifique de la minorité germanique de ce pays. Werner Söllner se définit lui-même
comme un poète allemand de Roumanie.

Ses écrits portent la trace de ses souvenirs du grand fleuve Danube.

Éléments de la bibliographie

Werner Söllner est publié en Allemagne aux éditions Suhrkamp.
- Das Land, das Leben, 1984
- Kopfland, 1988

Article de presse

Im Dschungel


Er hätte überall hingehen können, aber ist nach Frankfurt gekommen. Vollkommen freiwillig. Und ist geblieben. 1982 war es, als Werner Söllner Rumänien verließ und in die Bundesrepublik umsiedelte. Am 17. Juni kam er am Hauptbahnhof an, verwundert darüber, dass Feiertag war, mit 20 Dollar in der Tasche und auf der Suche nach einer Übernachtungsmöglichkeit. Im Hotel Eden im Bahnhofsviertel sagte man ihm, das Zimmer koste 30 Mark pro Stunde. Erste Erfahrungen im Westen, erste Erkundungen einer Stadt.

Mittlerweile ist Werner Söllner, ebenso wie seine rumänien-deutschen Kollegen Herta Müller oder Franz Hodjak als Schriftsteller anerkannt, in Frankfurt zu Hause. Er leitet seit vergangenem Jahr das Hessische Literaturforum im Mousonturm und war in der Reihe "Frankfurt-er-lesen" zu Gast im Karmeliterkloster.

Söllner las zunächst aus seinen Gedichten, Texte, die in Zeit und Ort oszillieren zwischen Gegenwart und Kindheit, zwischen dem Exil und Rumänien, geschrieben mit Leichtigkeit und großer Selbstironie. Ein Zyklus trägt den Titel Im Trutz 6, der ersten festen Frankfurter Adresse. Er vermisst nicht nur den Lebensraum des lyrischen Ich, sondern auch und vor allem die Grenzen der Erinnerung.

Dazwischen erzählte Söllner auch immer wieder von den Erfahrungen aus dem Rumänien unter Ceaucescu, das sich zunächst als ein Hoffnungsort zu erweisen schien, als ein Land, das sich nicht nur nicht am Einmarsch in Prag beteiligte, sondern sogar offen dagegen protestierte. Ein Staat, in dem die deutachsprachige Minderheit in ihren Rechten anerkannt wurde. Was später daraus wurde, ist bekannt: Die Idee eines "menschenfreundlichen Sozialismus", (Söllner) wurde hier ad absurdum geführt.

"Der Dschungel von Frankfurt" war die Lesung überschrieben, doch dazu kam es nicht das entsprechende Kapitel aus seinem gerade entstehenden Roman Die gläserne Bibliothek sei noch nicht fertig, sagte Söllner. Stattdessen las er den Beginn des Textes, in dem der nach einem Alkoholrausch in seiner Wohnung erwachende Ich-Erzähler seinem toten Großvater begegnet. Gleichwohl: Die Berichte über seine ersten Versuche des Ankommens in Deutschland erweckten auch so den Eindruck, als habe sich hier einer erst mühsam durch dichtes Gehölz sçhlagen müssen. Mit Erfolg.
C.S.

Dans la jungle


Il aurait pu aller en maints endroits, pourtant c'est à Frankfort qu'il est venu. Bienvenue de tout cœur. Et il est resté. C'était en 1982, l'époque où Werner Söllner quitta la Roumanie pour s'installer en République Fédérale. Il arriva à la gare un 17 juin, découvrant un peu tard que c'était jour férié, et avec 20 dollars en poche il se mit sans retard en quête d'une possibilité de passer la nuit. A l'hôtel Eden dans le quartier de la gare on lui dit que la chambre coûte 30 marks - limité à une heure. Premières expériences à l'Ouest, première découverte d'une ville.

Entre temps, tout comme ses collègues roumains installés en Allemagne, Herta Müller ou Franz Hodjak, Werner Söllner s'est fait reconnaître ici en tant qu'auteur, il est chez lui à Francfort. En attendant, depuis l'an dernier, il organise le Forum littéraire de Hesse à Mousonturm et s'est trouvé dans le cycle "découverte littéraire de Francfort" l'hôte du Karmeliterkloster.

Söllner a tout d'abord lu des extraits de ses poésies, des textes qui par leurs époques et leurs situations balancent entre l'actuel et l'enfance, entre l'exil et la Roumanie, textes écrits d'une main légère et empreints d'une certaine ironie envers lui-même. Un recueil porte le titre Im Trutz 6, adresse de son premier domicile à Francfort. Ce ne sont pas tant les demeures vitales et lyriques du JE qu'il visite, mais avant tout les marges de la mémoire.

Entre deux lectures Söllner a aussi raconté, on ne s'en lasse pas, les expérimentations de la Roumanie de Ceaucescu, qu'il vécut d'abord comme une terre d'espoirs à concrétiser, un pays qui non seulement n'a pas participé à l'invasion de Prague, mais qui s'y est même ouvertement opposé. Un état dans lequel la minorité de langue allemande était reconnue dans ses droits. On sait ce qu'il advint par la suite de cet idéal d'un socialisme raffiné, "bienveillant à l'homme" selon les termes de Söllner, il fut pour finir poussé jusqu'à l'absurde.

"La jungle de Francfort", telle était intitulée la lecture, sauf que justement le chapitre correspondant de son roman en cours d'écriture Die Gläserne Bibliotek était loin d'être terminé, avoua Söllner. A la place il lut donc le début du roman où le narrateur émergeant chez lui des brumes d'une beuverie se trouve nez à nez avec son grand-père défunt. Tout pareillement la relation de ses premières expériences de novice en Allemagne a laissé pour le moins l'impression qu'il a dû se trouver confronté pour commencer à de sérieux combats dans d'épais fourrés. Tous nos vœux de succès.

Article de presse paru dans le Frankfurter Allgemeine du 30 juin 2003.
Traduction Christian Lippinois,
avec l'aimable supervision du Goethe Institut de Bordeaux.

Quelques pages Web pour en savoir plus sur W. Söllner :
       - Poet Werner Söllner Shares Chilling Memories of Life in Romania (en Anglais)
       - "Poetic mail" en Allemand (le lien est devenu invalide ; si quelqu'un connaĆ®t le nouveau lien, merci d'en informer le webmestre).)
       - Lyrikwelt (en Allemand)

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