Les canards s'en lavent les pattes

En canot sur la Gironde :
 
Croisière 2010 à bord du canot Plénitude

par Jean-Bernard Forie


Samedi 10 juillet

Réveil à cinq heures, puis petit déjeuner qui se prolonge, Jacques et moi avons tant à nous dire. Départ vers sept heures. Il reste encore assez d’eau dans le chenal, ce qui ne m’empêche pas de toucher le fond un peu partout avec la dérive, mais sans gravité. Sortie à la godille, puis départ pour Vitrezay, que je pense atteindre en début d’après-midi.

Beau temps, brise légère. Je refoule le courant descendant et, lentement, je repasse devant les falaises de Chant Dorat. C’est l’heure de la renverse, mais le flot tarde à s'établir. Je finasse avec les contre-courants pour progresser le long de la falaise. Pour finir, le vent tombe. Je commence à reculer. Pas d’autre solution que de jeter l’ancre. L’heure de la renverse est déjà largement passée, mais le courant montant ne se fait toujours pas sentir. J’attends près d’une heure et demie avant qu’il ne se manifeste. Il est accompagné d’une petite brise portante bien agréable. Quand, enfin, je parviens à avancer dans la bonne direction, je longe la côte lentement à petite distance, ce qui me permet d’en admirer encore tous les détails en méditant de nouveaux projets de navigation et d’exploration…

Sous le soleil brûlant, la brise se renforce progressivement et m’emporte d’un seul bord jusqu’à Vitrezay. J’empanne à la volée pour enrouler la petite digue qui protège l’entrée du port, puis tourne mes amarres au ponton d’accueil. L’aventure s’achève ici.

Le ressac contre la digue de Vitrezay Le ressac contre la digue de Vitrezay
Les embruns s’évaporent dans l’air brûlant

Il me reste à charger tout le matériel dans la voiture, en pleine canicule une fois encore. Après avoir amené Plénitude au bas de la cale, j’immerge la remorque (dont la plaque électrique a été retirée) pour la glisser sous le canot. Fort aimablement, trois gaillards qui se reposent à l’ombre des arbres après une sortie en jet-ski se lèvent pour m’aider à remonter le tout jusqu'au sommet de la cale. À l’avenir, il faudra prévoir un treuil ou un palan, je n’aurai pas toujours à ma disposition une aide providentielle comme celle-là…

Vue générale de l’étier de Vitrezay Vue générale de l’étier de Vitrezay

Je n'ai plus qu’à sangler le canot sur la remorque, soigner l’arrimage de ce qui reste au fond du canot (dérive, gouvernail, avirons…), atteler et partir. Dans la Haute-Gironde écrasée de soleil, à l’heure de la sieste, je traverse ses villages et ses hameaux déserts. Je n’ai pas pris le temps d’écoper les embruns d’hier après-midi qui clapotent encore au fond de la coque.

Ils s’évaporent dans l’air brûlant.


Vendredi 9 juillet | Présentations


 

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