Lettres d'estuaires

Estuaire | Dordogne | Grain de sable

Estuaire

En remontant le long des rives
En silence et voilé d'une toile éclatante
J'avance en territoire primaire
En résine de rythmes collant ma peau
Au fleuve indifférent
Qu'il soit Gironde, Elbe ou Saint-Laurent
L'estuaire est un coup de scalpel
Découpant les chairs des matrices
Frappant à qui veut le sentir les pieux
d'un océan en rut perpétuel l'esprit des temps anciens
Venant féconder l'aridité des hommes.
Je veux y voir la roseraie et les vases cambrées
Les couches secrètes aux hérons découpés
Sur un ciel de boue bleue, dorée et brutale
Je veux ce jour sans murs aux hommes oubliés
Le temps d'une respiration, d'un souffle...

 

© Conservatoire de l'estuaire de la Gironde