Paroles d'estuaires
Vous êtes ici : Accueil > L'estuaire des artistes > Paroles d'estuaires > La parole aux collégiens > Rencontre avec Giuseppe Conte

Rencontre avec Giuseppe Conte


compte rendu de la rencontre avec une classe de sixième du collège Sébastien Vauban de Blaye


Dans un premier temps, l'auteur s'est présenté et a répondu aux questions des élèves puis un atelier d'écriture collective a été mis en place sur deux heures de temps.

Giuseppe Conte vit sur la Méditerranée ; chez lui, en Italie il n'y a pas de grand estuaire mais un delta, celui du Pô.
Il a été en résidence d'auteurs à Saint-Nazaire. Il habitait un petit appartement sur le port et avait un mois pour écrire quelque chose.
Il a publié une vingtaine de livres et notamment un livre de poèmes "l'océan et l'enfant", livre qui a été traduit en français. Ce livre a pour thème principal le mythe et les rapports entre un jeune enfant et la mer.
Son dernier roman a été publié, il y a deux mois c'est un roman historique "le troisième officier" sur la marine marchande au XVIIIe siècle.
Un autre de ses livres traduit en français "Terres du Mythe" présente un tour du monde des mythologies à travers six voyages dans six pays différents et avec six mythologies différentes. Trois en Europe, L'Irlande (mythologie Celte), les îles Orcades au nord de l'Écosse (mythologie des vikings), l'île de Chypre (la déesse Vénus y serait née) ; trois hors de l'Europe : en Égypte, en Inde, en Amérique du Nord dans le Nouveau Mexique.

Questions - Réponses

Jacques  : Pourquoi écrivez-vous ?

G.C. : Il n'y a pas une seule raison, dès quatorze ans j'avais envie d'écrire mais je ne sais pas vraiment pourquoi. Quelque chose me poussait à écrire mais je ne sais pas quoi vraiment.

Jacques  : Quelles sont vos sources d'inspiration ?

G.C. : Pour moi, l'inspiration est comme une blessure. Quelque chose qui part de très loin et qui arrive au plus profond de moi.

Alexandre  : Avez-vous des thèmes particuliers pour votre inspiration ?

G.C. : Oui, plusieurs en fait.
- la mer et la nature dans son ensemble. De plus, la menace qui pèse sur la nature fait qu'aujourd'hui nous ne pouvons plus écrire comme le faisaient les poètes des siècles passés. De même pour la lune, certes elle parle toujours à l'âme des hommes mais d'une manière différente depuis que l'homme a posé un pied dessus ;
- les mythes du monde : chaque peuple a sa mythologie ;
- l'amour, l'érotisme ;
- les voyages.

Laureen  : Quel a été votre premier livre ?

G.C. : un livre de critique littéraire car c'était ma formation : "La métaphore de l'âge baroque", un essai. J'avais à ce moment là abandonné la poésie et je voulais être critique littéraire. Alors que je donnais des cours à l'université de Milan et de Turin, j'ai tout arrêté et je suis reparti chez moi au bord de la mer et en 1979, j'ai publié mon premier livre de poèmes.

Jacques  : Quelles études avez-vous faites ?

G.C. : Le lycée classique (grec et latin) puis à Milan une université de Philosophie et littérature.

Gaëlle  : Quel est votre livre préféré ?

G.C. : Ma bibliothèque est classée en quatre parties : la poésie, la mythologie, les critiques littéraires, les romans et derrière mon bureau les livres sacrés à mes yeux comme l'Iliade, Baudelaire, Goethe, Victor Hugo... En choisir un seul parmi ces livres sacrés seraient très difficile pour moi.

Raphaël  : Combien de temps mettez-vous pour écrire un livre ?

G.C. : Pour un poème cela peut prendre 10 minutes mais parfois je le réécris 50 fois avant de trouver ce que je veux. Une nuit de l'été 1976, j'ai écris 17 poèmes.
Pour un roman, il faut travailler plus régulièrement tous les jours, en principe tous les matins de 6 à 8 heures. Pour mon dernier roman historique, j'ai dû me documenter sur l'histoire, sur Nantes en 1789. J'ai travaillé pendant 9 mois mais cela ne suffisait pas et j'ai négocié deux mois supplémentaires avec mon éditeur.

mis en ligne le 26 mai 2002

 

 

© Conservatoire de l'estuaire de la Gironde