D'abord, il faut se situer en dehors de la saison estivale. Des hivers, à marcher le long des plages de l'estuaire, que le ciel soit clément ou que les mains soient rougies par le froid.

C'est, en effet, de septembre à avril, que les eaux mêlées de la Gironde et de l'océan déposent bois et choses étranges du plus grand intérêt.

Ainsi, certains jours, les vagues qui roulent sur le sable, ramènent ces fragments arrachés à d'autres rivages ou à la mémoire d'autres hommes.

Avec le retour à l'atelier, commence une autre aventure  : le tri et le nettoyage s'imposent en premier, puis le séchage, pendant plusieurs mois.

Arrive enfin l'heure d'une nouvelle rencontre, en associant ces divers éléments. Puis le travail de peinture fait apparaître une autre vie.

Les fragments seront à la fois apparemment méconnaissables mais cependant présents, entremêlés, comme les eaux douces et salées de l'estuaire.